OH SEES -"Orc"
Bon sang, c'est le dix-neuvième. Le dix-neuvième album des Oh Sees (non, ils ne portent plus l'article "Thee"). Les intrépides Californiens sont pourtant toujours aussi frais (en même temps, un Californien c'est toujours frais), et leur musique aussi. Un batteur supplémentaire, et c'est parti pour une folle virée, riche en rock garage échevelé, parfois un peu expérimentale, aux frontières du psychédélisme: une sorte de krautrock ensoleillé "made in San Francisco". Dites "hello" au gros orque.
(disponible en cd et vinyle chez Castle Face Records / Differ-Ant)
TONY ALLEN -"The Source"
Une légende vivante, soixante-dix-sept ans, toujours vaillant derrière ses fûts, toujours à l'affût de nouvelles expériences, et toujours prêt à partager sa science de la rythmique. Le Nigérian Tony Allen est tout simplement le créateur d'un genre musical, aux côtés du tout-puissant Fela Kuti: l'afrobeat. Et il revient cette fois à la source du beat, à ses influences majeures, le jazz américain qu'il écoutait dans les années 60 à Lagos, be-bop, hard-bop, et notamment des batteurs de légende comme Art Blakey ou Max Roach. C'est donc sur le plus grand label de jazz de l'histoire, Blue Note, qu'il livre ce disque hybride, entre hommage aux classiques et fusion bien vivante.
GHOSTPOET -"Dark Days + Canapés"
Les apparitions de ce garçon ne laissent généralement pas indifférent. Obaro Ejimiwe, alias Ghostpoet, esprit frappeur britannique, jongleur de mots, et manipulateur de beats, revient nous hanter avec un quatrième album. Et on ne va pas s'en plaindre, tant les précédents furent mémorables. Ambiances feutrées mais percutantes, thèmes sombres et réalistes, groove froid, tension cool, flow envoûtant, et subtilité électrique comme sur "Shedding Skin". Encore un grand disque, qui plus est un disque tellement deux-mille-dix-sept.
(disponible en cd et vinyle chez Pias)
SLIFT -"Space Is The Key"
J'ai déjà du vous conseiller de surveiller les sorties de l'excellent label Howlin' Banana Records, coupable de disques fruités et plutôt musclés, avec des groupes comme Kaviar Special ou The Madcaps par exemple. Cet été, ils nous proposent de découvrir Slift, trio toulousain se revendiquant notamment des incontournables Oh Sees. Donc garage-psych-kraut-fuzz-punk-rock, servi sur un plateau, en cinq morceaux, avec une pochette illustrée par Pierre Ferrero. Boum.
(disponible en vinyle chez Howlin' Banana Records / Modulor)
UNKLE -"The Road : Part 1"
En 1998, il y a presque vingt ans, sortait un album-phénomène, orchestré par James Lavelle, connu à l'époque pour être le patron du label Mo'Wax, et donc une référence en matière d'abstract hip-hop et de trip-hop. Ce disque se nommait "Psyence Fiction", il était siglé Unkle, un collectif que Lavelle avait réuni pour l'occasion, avec notamment Dj Shadow, Richard Ashcroft, Thom Yorke, Kool G Rap... Un album mythique, qui croisait le hip-hop expérimental aux tensions du rock dans une ambiance sombre et futuriste.
Voici aujourd'hui "The Road : Part 1", cinquième album (à peu près), toujours dans le même esprit, toujours avec des invités triés sur le volet, comme Mark Lanegan, Andrew Innes de Primal Scream, ou bien le chanteur folk Keaton Henson, entre autres. Et avec une belle déco de l'artiste-peintre allemand Jonas Burgert.
(disponible en cd et vinyle chez Songs For The Def / Differ-Ant)
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